UCM Magazine
[LE MENSUEL POUR ENTREPRENDRE ET RÉUSSIR ENSEMBLE } N°55 // MAI 2023

Fortement ralentis par les crises sanitaire et (dans une moindre mesure) énergétique, les espaces de coworking retrouvent aujourd’hui leur rythme de croisière. Ils doivent cependant s’adapter aux nouveaux besoins des travailleurs qui les fréquentent. (/ Clément Dormal)

L’un des facteurs unanimement reconnus comme constituant un risque psychosocial chez l’indépendant est la solitude. Isolé, il se plonge tellement dans son travail qu’il en oublie parfois de se déconnecter ou de tisser des relations humaines. Certains ont trouvé la parade en travaillant dans des espaces de coworking, où des gens de métiers et d’horizons différents se retrouvent pour bosser, mais aussi échanger, sociabiliser, et innover. Il en existe environ 500 répartis sur l’ensemble du territoire belge mais de manière inégale. La Flandre et Bruxelles sont ainsi beaucoup mieux desservies que la Wallonie.

L’effet est frappant lorsqu’on jette un coup d’oeil à la carte de la Belgian Workspace Association (BWA), qui représente 285 de ces espaces. Si les emplacements semblent s’entasser à Bruxelles et couvrent une majeure partie de la Flandre, la Wallonie paraît désespérément vide. C’est bien simple, la BWA ne recense qu’une grosse quinzaine de centres de coworking de notre côté de la frontière linguistique, soit environ autant que la seule ville d’Anvers. Parmi ceux-ci, sept sont situés dans le Brabant wallon, trois à Namur et deux à Liège. Plusieurs causes expliquent cette disparité. Certaines sont historiques, d’autres financières, mais la principale est démographique. Les personnes utilisant un espace de coworking habitent généralement à proximité du lieu qu’elles fréquentent entre le travail à domicile et les rendez-vous chez les clients. Avec une densité de population beaucoup plus faible qu’en Flandre, la Wallonie a du mal à rencontrer ce double critère de proximité et de densité.